Bruno Humbeeck > Editions Mols > L'estime de soi pour aider à grandir

Auteur: Bruno Humbeeck.

Illustrations de Maxime Berger Infos

Psychologie, développement personnel

Editions Mols

Les enseignants, les psychologues, les travailleurs sociaux ou les parents se trouvent de nos jours confrontés à un singulier défi : restaurer, stimuler ou maintenir l'estime de soi de leur élève, de leur patient ou de leur enfant... sans pouvoir identifier clairement l'objet de leur préoccupation.

Nous proposons précisément dans cet ouvrage de définir concrètement ce que sous-entend le concept d'estime de soi en permettant aux parents, aux professionnels engagés dans une mission pédagogique ou sociale d'acquérir une connaissance plus précise des mécanismes qui la fondent.

Il s'agira notamment à travers le cheminement que propose ce livre de comprendre l'ensemble des processus par lesquels l'enfant, l'adolescent ou l'adulte apprennent à se connaître, se construisent une image plus ou moins positive d'eux-même et parviennent à s'aimer de façon suffisamment durable malgré les épreuves qu'ils traversent inévitablement.

Quel rapport l'estime de soi entretient elle avec la honte ? Est-elle incompatible avec la timidité ? Fait-elle obstacle à l'humilité ? N'est-elle pas liée à une forme de prétention ? Suppose-t-elle une indéfectible confiance en soi ? Impose-t-elle l'affirmation de soi ? Oblige-t-elle à renoncer à l'effacement ? Comment se détruit-elle ? Sa destruction est-elle irrémédiable, définitive ? Comment dans ce cas la restaurer ? Comment éventuellement la stimuler ? Comment la renforcer?

En répondant à toutes ces questions, cet ouvrage contribue à faire de la notion d'estime de soi un concept opérationnel ou, pour le dire plus simplement, un terme "prêt-à-l'emploi" bien utile pour affiner les interventions psychosociales ou éducatives parce qu'il aide à grandir et favorise l'épanouissement chaque fois qu'il permet à un être humain de se restaurer dans son inaliénable part d'humanité.

Extrait du livre "De la lutte des classes à la lutte des places, une construction de l'identité aux allures de combat" :

    Dans nos sociétés postmodernes, l’identité donne parfois l’impression de devoir se gagner. Les places ne sont effectivement pas désignées à l’avance ou en tout cas, elles le sont moins que dans les sociétés déterministes traditionnelles. La construction de l’identité individuelle s’y acquiert alors de haute lutte et engage pleinement le sujet et son aptitude à se mobiliser.

    Dans les systèmes sociaux hiérarchiques plus anciens qui imposaient ou supposaient la reproduction, la problématique identitaire apparaissait en tout cas nettement moins anxiogène, « Mon père était boulanger, je serai donc boulanger. »… Pas d’angoisse… « Je m’installe tranquillement à la place qui m’est prédestinée et les mécanismes de reconnaissance de conformité n’auront plus qu’à faire le reste. Un seul enjeu : ne pas trahir la lignée. C’est sans doute moins exaltant au niveau du sentiment de liberté mais nettement plus facile à vivre lorsqu’il est question de se définir une identité .   

    Par contre, dans les sociétés égalitaires que proposent les démocraties actuelles, le champ du possible donne l’impression d’élargir considérablement l’horizon identitaire. Avec des « mon fils fera ce qui lui plaît », « l’important c’est qu’il trouve un métier dans lequel il s ‘épanouira » l’enfant, l’adolescent se trouve immanquablement mis en face d’un défi considérable : réussir sa vie et en définir par lui-même les contours essentiels. Tout est apparemment possible. « Peu importe ce que fait mon père, je suis libre de m’en affranchir pour donner à mon existence le cours qui lui convient. »… Fameuse responsabilité, on en conviendra.

    Comment ne pas ressentir de l’anxiété face à un avenir dont je dois par moi-même définir le contenu ? En cas de succès… pas trop de problème… les mécanismes de reconnaissance de distinction auront tôt fait de pousser mon entourage à confirmer mes premiers mouvements, d’entériner mes velléités identitaires… Le reste suivra. Poussé dans le dos, j’avancerai confiant et parviendrai sans peine à me définir une identité de gagnant. Affublé de ce manteau, ivre de liberté, j‘oserai alors de plus en plus et augmenterai par là proportionnellement mes chances de réussite. Quant à mes échecs, je les relativiserai aisément fort de mon identité de vainqueur… C’est ce que l’on appelle le cercle vertueux de la haute estime de soi.

    Mais le succès, quand il devient le signe unique de reconnaissance sociale, crée une situation beaucoup plus angoissante lorsque les échecs freinent d’emblée la progression ou que l’irrésolution empêche d’avancer. En effet si j’échoue dès mes premiers pas, me voilà aussitôt plongé en pleine Berezina identitaire. La reconnaissance de distinction se met à alors fonctionner à l’envers : « les maths, c’est pas trop son truc… » décrète l’environnement dès les premiers résultats insuffisants, « le français non plus d’ailleurs… » renchérit il aux premières notes médiocres. « Et s’il ratait à l’école ? », « s ‘il n’était qu’un élève médiocre ? », très vite les questions identitaires sont alors parasitées par l’angoisse parentale « et s ‘il ratait sa vie ? », « s’il n’était qu’un looser ? ».

    L’enfant qui perçoit très vite ces doutes en accepte par ailleurs souvent aussitôt l’augure. Les devoirs scolaires cristallisant cette anxiété se transforment dans un tel contexte en véritables séances de torture au risque d’enlever définitivement à l’enfant le plaisir d’apprendre et le goût d’entreprendre. Entaché d’une étiquette de perdant, écrasé par la responsabilité de ses échecs, il osera alors de moins en moins et renoncera de plus en plus vite diminuant alors évidemment ses probabilités de réussite. Quant à ses échecs, ils serviront essentiellement à confirmer les précédents pour entériner le statut de perdant… C’est ce que l’on appelle le cercle vicieux de la basse estime de soi... 

Illustrations de Maxime Berger

L'estime de soi pour aider à grandir

Psychologie, développement personnel

Auteur : Bruno Humbeeck

Illustrateur :  Maxime Berger

Editions Mols / Collection Etre et Conscience

Format : 145 x 205 mm. 176 pages.

ISBN : 978-2-87402-104-6

Première édition: 2010

Disponible en libraire ou via internet

www.edde.eu

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Bruno Humbeeck est psychopédagogue. Spécialiste des situations de rupture, chercheur en sociopédagogie familiale et scolaire, il anime également une émission de télévision en Belgique. 

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